En route pour Chorsu, le grand bazar de Tashkent ; seul notre hôte – alias « Le Balzacien », qui prépare l’édition d’un livre rassemblant les correspondances d’Honoré de Balzac – préfère rester à la maison pour travailler.
Avant notre départ, il nous raconte comment, il y a quelques années, il a été contacté pour être l’un des invités du plateau Bouillon de culture de Bernard Pivot, consacré à Balzac ; il était le seul des six participants à ne pas avoir de livre a présenter ou promouvoir, mais il n’a pas hésité à faire le voyage depuis Tashkent pour faire partie du casting !
C’est par des petites rues bordées de maisons basses en briques que nous atteignons d’abord le bazar aux tissus et aux vêtements. La soie est très représentée, produite et travaillée en quantité en Ouzbékistan. Beaucoup de tissus très colorés ; la succession, sur les murs des boutiques, de ces panneaux d’étoffes est superbe (enfin, ça dépend, parce que chez le marchand de velours, c’est quelque peu criard !). Les magasins de soie voisinent avec des boutiques de vêtements ou d’accessoires contrefaits.
Épices et condiments
La nourriture est vendue sous et autour d’une immense coupole bleue : des enfilades de sacs en jute, de bassines et de paniers en plastique regorgent d’épices, de fruits secs, de condiments : dômes rouges faits de carotte râpée marinée, étals de fromage blanc, poudres multicolores, monceaux de fraises odorantes se révèlent plus appétissants que d’horribles pieds de mouton qui s’entassent dans une bassine.
Autre endroit magnifique : celui dévolu aux vendeurs de pain. Des galettes de pain, gonflées sur le pourtour et plates en leur centre, sont disposées sur un chiffon, qui repose en général sur une armature de poussette d’enfant. Partout ici, on peut voir les vendeurs rouler leur chargement sur cette charrette de fortune pour gagner leur emplacement.
