Sur le lac Inlé, un monde tout à la fois aquatique, végétal, humain est à découvrir. Outre le festival qu’il accueille chaque année en fin de mousson, ce lieu attise en effet la curiosité à bien d’autres titres.
Pilotis en teck et perches en bambou
Lorsqu’on sillonne des canaux étroits, bordés par des huttes de paysans et de pêcheurs plantées sur de solides pilotis de teck, qui se mirent dans l’eau, on découvre des jardins flottants ancrés eux aussi au lac – peu profond – grâce à de longues perches en bambou. C’est par l’accumulation de débris végétaux et de sédiments sur les berges – qui produisent une couche d’humus plus légère que l’eau – que ces îles flottantes ont été créées pour être exploitées par les paysans locaux.
Ceux-ci y ajoutent de la boue puisée dans le lac et sèment ensuite sur ces bandes de terre devenues très fertiles des fruits, des légumes et des fleurs. Certaines de ces denrées – les tomates notamment – sont distribuées dans tout le pays, tant la production est importante.
La ville de Nyaungschwe sert de base pour cet ardent négoce. Bien sûr, les agriculteurs vivant de ces jardins flottants desservent également le marché local.
Imposants chargements
L’exploration des différents marchés (ils ont lieu, dans certains villages, tous les cinq jours) constitue un autre des plaisirs d’un séjour prolongé au bord du lac Inlé : du marché flottant, qui attire les touristes courtisés par des vendeurs parfois insistants, au marché plus rural, où se négocient seulement les produits de première nécessité et usuels : légumes, fruits, viande, poisson, graines en tout genre, médicaments, produits d’hygiène, huile, nattes. Les villageois y viennent à pied ou en bateau et les chars à bœufs et d’étranges engins à moteur attendent à proximité pour ramener chez elles les personnes revenant avec les plus lourds et imposants chargements.