« La promenade est l’unité la plus accessible et la plus rudimentaire du voyage. […] Il suffit d’une certaine disposition du cœur et de l’esprit pour être déjà loin. Déjà en exil. » Ces lignes, je les parcours à quelques milliers de pieds – 33.000 exactement – dans l’édition du 12 août 2005 du bien nommé Le Monde. Pour l’heure, mes propres pieds ne sont pas sollicités et devront patienter encore plusieurs heures avant la promenade. Comme promenade, on fait plus accessible, c’est sûr, que celle choisie pour ce nouveau voyage. Destination Oulan-Bator (en abrégé U.B., prononcer « youbi »), la capitale de la Mongolie.
Les gambettes attendent de pied ferme – enfin presque – mais le cœur et l’esprit bourlinguent déjà, salvatrice échappatoire à l’espace confiné de l’avion. Ils rêvent déjà à la steppe, au désert et à ces trois pleines semaines de vie en extérieur, a la rencontre des familles nomades et des paysages.
Adieu herbes folles
Vol Paris-Pékin d’abord, avec transit rapide à l’occasion duquel nous avons tout de même le privilège d’apprécier ou réapprécier l’attrait toujours vivace qu’exerce la bureaucratie sur les Chinois : remplir un formulaire d’entrée plus un formulaire de sortie du pays alors que nous ne mettons pas le nez hors de la zone de transit. Samedi 13 août, 12 h 30, atterrissage a Oulan-Bator.
Environ 20 kilomètres entre l’aéroport et le centre ville. Autour du tarmac, un paysage de collines à la végétation bien rase. De l’avion, le spectacle de ces collines ravinées par l’eau était superbe. Les petites taches blanches apparaissant sur ce tapis de verdure n’étaient autres que des yourtes (qu’ici on appelle « ger », mot d’origine mongole préféré à l’appellation russe).
Le Héros rouge
Oulan-Bator – anciennement Urga – est encadrée par quelques montagnes : au beau milieu de ce paysage une centrale thermique qui, de loin, semble installée au beau milieu des habitations. Pas d’histoire ancienne ici, le « Héros rouge » (signification d’Oulan Bator) est un composite d’architecture soviétique avec d’imposants et austères bâtiments officiels, de larges places et avenues et de nombreux immeubles d’habitation à l’attrait discutable.
Relativement peu de piétons arpentent les rues de la ville, qui accueille pourtant le tiers de la population de la Mongolie. Quelques repères ; avec une superficie d’environ trois fois celle de la France, le pays compte seulement 2,5 millions d’habitants !