ghat des crémations à Pashupatinath (Népal)

À Pashupatinath, les nuages pleurent

Ce matin, départ pour Pashupatinath. Non, non, pas un grand voyage, mais un court trajet de cinq kilomètres pour rejoindre ce lieu de culte hindou, le plus important du Népal.

Aidés par des « officiants »

À l’arrivée, une kyrielle de vendeurs de fleurs et d’encens destinés aux dévotions et offrandes. C’est par un pont que l’on parvient au site de Pashupatinath, construit sur la Bagmati, une rivière aussi sacrée pour les Népalais que le Gange pour les Indiens ; c’est ici que les hindouistes du pays veulent être incinérés.

Effervescence sur les berges dès le matin, de nombreux pèlerins venant se recueillir, prier et faire leurs ablutions dans la rivière. Sur les plateformes en face du temple principal, des rituels interminables ont lieu ; préparation d’offrandes composées de fleurs, de fruits, d’encens, lectures… les pèlerins sont guidés par des « officiants » dans ces méticuleuses opérations.

Pashupatinath (Népal)

Les crémations s’enchaînent à Pashupatinath

Dans le même temps, sur l’autre berge au pied du grand temple, est préparée une crémation. Cet endroit est réservé aux familles riches. Sept autres ghats de crémation pour les plus pauvres se trouvent plus bas sur la rivière.

sur les ghats de Pashupatinath (Népal)

Là, un bûcher est déjà embrasé depuis quelques heures. Une incinération vient en outre de prendre fin et les cendres du défunt sont dispersées dans la rivière. Une autre cérémonie se prépare : sur une plateforme en béton, un nouveau bûcher est installé et on y pose le corps, couvert d’un suaire et de fleurs, que les proches vont bénir avec les eaux de la Bagmati. C’est un homme de la famille qui allume le bûcher.

Fascination pour le rituel, attraction du feu, regard sur la mort ? Je suis resté de longues heures à observer sur les berges… Ce sont les nuages, qui se sont mis à pleurer violemment, qui m’ont arraché des lieux. La mousson a été tardive cette année, et depuis que je suis arrivé, il a plu tous les jours…

De la contemplation à la concentration

Sur des chemins défoncés, inondés par endroits, j’ai marché une demi-heure jusqu’à Bodnath. Des petits pas prudents, posés, pour ne pas glisser sur ce sol peu accueillant. J’ai évité le pire et rejoint cet autre lieu, d’une ambiance toute différente, puisqu’il abrite une partie de la communauté tibétaine – bouddhiste donc – népalaise. Une communauté installée depuis longtemps, mais dont les rangs ont beaucoup grossi avec l’afflux de réfugiés après la répression chinoise de la fin des années 50.

Circumnambulations

Les Tibétains font vivre deux grands sites religieux dans la vallée de Katmandou ; Bodnath et Swayambunath. Grand stupa, avec des monastères…

Bodnath (Népal)

Le lieu était très calme lorsque je suis arrivé. Les fidèles ne sont venus pour prier qu’en fin d’après-midi ; circumnambulations successives autour du stupa, moulin à prière ou chapelet à la main, sur fond sonore des « oum mani padme oum » que diffusaient en boucle des hauts-parleurs sur une musique planante… L’émotion du voyage effectué au Tibet il y a quelques années a resurgi, aussi prenante ! Ces gens combatifs, à la vie rude, extrêmement pratiquants et voulant à tout prix préserver leur histoire, sont extrêmement touchants !

 

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