Patan est une ville qui jouxte Katmandou, séparée de la capitale par la rivière Bagmati. Là encore, une débauche de temples – briques, bois et pierre -, de styles très divers. Beaucoup sont concentrés sur le Durbar Square (« place du palais », pour ceux qui auraient raté le début).
Médaillons porte-bonheur
Patan a été un royaume autonome (la vallée de Katmandou a été unifiée au XIVe siècle), ce qui explique le faste des demeures et des temples dans le cœur de la ville. Peu de touristes en ce lieu. Les pseudo-guides et autres vendeurs de babioles ne pouvaient que se presser sur les quelques esseulés.
J’ai été un peu moins patient aujourd’hui. Je répondais assez brièvement aux immuables prémices de conversation : « Where are you from? » Lorsque je sortais un brillant « France », on me servait immédiatement en retour « capital Paris », « Zineddine Zidane ». Avant de me mettre sous le nez un tissu regorgeant de médaillons porte-bonheur ou de proposer de m’accompagner aux temple des mille bouddhas. Je pense donc avoir éconduit une bonne vingtaine d’interlocuteurs.
Tout s’explique à Patan
Je me suis requinqué en entrant dans le musée. Un musée que j’ai trouvé « intelligent » et superbe.
Dans les premières salles, introduisant les collections, des vitrines – accompagnées de panneaux très didactiques en anglais – présentent des sculptures des panthéons hindouiste et bouddhiste. On y apprend par exemple à reconnaître les dieux et les déesses par leur posture, leurs attributs, les animaux (véhicules) auxquels ils sont associés. Les positions des mains ont également toute leur importance car elles permettent de préciser la personnalité et les multiples fonctions de la déité.
Le dieu éléphant
J’ai glané une variante de l’origine potentielle de Ganesh, le dieu éléphant. Le fils de Shiva et Parvati se serait posté devant la porte de la chambre de sa mère, avec pour ordre de ne laisser pénétrer personne. Il a tellement bien respecté la consigne qu’il a refusé l’entrée à son propre père. Donc, celui-ci, fou de rage, lui aurait tranché la tête. Parvati a alors exigé de son époux qu’il redonne vie à leur fils. Ce qu’il a accepté avec le premier être vivant à apparaitre devant lui ; c’était un éléphant, il a donc pris sa tête…
Deux heures de visite au moins. Des salles superbes, renfermant beaucoup de sculptures du Népal, d’Inde et du Tibet, en bronze, en terre cuite, en cuivre ou en pierre. Génial!