Hormis les quelques mots et expressions que l’on tente d’acquérir à l’occasion de chaque voyage pour amorcer le contact – « mingalaba » pour bonjour, « pienté » pour France, « chezutinbadeh » pour merci beaucoup, « zé » pour marché, « diné » pour aujourd’hui… –, il est bien entendu difficilement imaginable de pouvoir maîtriser rapidement la langue et l’écriture birmanes ! Une langue parlée par huit personnes sur dix – nombreux sont les dialectes employés par les différentes ethnies qui habitent le pays – à l’écriture toute en rondeur. Rares sont les gens, à l’exception de ceux en contact avec les touristes, en capacité de converser facilement en anglais.
Tatoueur et réparateur de briquets jetables
Le contact passe en l’occurrence beaucoup par le sourire, le regard, les gestes, les intonations de voix aussi, l’intérêt attentif que chacun porte à l’autre ; observer une femme fabriquer des galettes de riz, un homme réparer et remplir des briquets jetables (rien ne se perd !), échanger des sourires avec une femme pa-o descendue de son village perché sur la montagne pour participer aux festivités ou avec un camelot vociférant pour vendre des lots de porte-manteaux, s’intéresser à la pratique d’un tatoueur exerçant en pleine rue dans des conditions d’hygiène douteuses, s’asseoir sur le plancher d’une pagode pour s’imprégner de l’atmosphère, fouiner sur un étal pour y découvrir les objets du quotidien… c’est surtout cela un voyage en Birmanie.
Certes, les paysages sont somptueux, quelques étapes sont jugées incontournables par le voyageur venu de loin – les anciennes capitales du royaume aux alentours de Mandalay, le site archéologique de Bagan, le rocher d’or de Kyayktio ou encore les plages de Ngapali… mais un séjour prolongé en un seul endroit du pays donne réellement une dimension toute autre à l’escapade.
Luxe
Au bout de quelques jours passés dans un lieu identique, des habitudes se prennent, les habitants vous voient aller et venir et vous reconnaissent. Prendre le temps est un luxe qu’il est intéressant de s’accorder ; ne pas accumuler les étapes, ne pas à tout prix faire la course aux seuls sites jugés dignes d’intérêt par les guides touristiques, mais s’imprégner de l’endroit pour mieux en vivre et en savourer tous les instants. Voyager pourrait être un fantastique métier !